URBASTRESS

Oiseaux des villes : Stress and the city ?

Les projections démographiques prédisent que, d’ici 2050, 70% de la population humaine vivra en milieu urbain et les villes sont considérées à juste titre comme l’un des environnements où les changements globaux sont les plus rapides et intenses. Dans ce contexte, URBASTRESS a pour objectif d’évaluer les coûts et bénéfices de l’urbanisation pour les vertébrés urbains en se focalisant sur les passereaux, tels que les moineaux, les mésanges, ou les merles.
Equipe ECOPHY – Frédéric Angelier – François Brischoux
Financeurs : ANR, Conseil Départemental 79, Région Nouvel-Aquitaine, Mairie de Niort, CPER
Collaborateurs MNHN, Sorbonne Université, LPO
Etudiants impliqués : Alizée Meillère, Erika Beaugeard, Bertille Mohring

Au cours de ce projet, nous avons ainsi pu :

Obtenir une idée précise de la démographie du moineau domestique en milieu urbain et rural. Les analyses effectuées ont par exemple démontré le déclin massif des populations urbaines de moineaux domestiques à Paris (ex : déclin de ~90% des moineaux parisiens en 15 ans

Décrire les niveaux de parasitismes des moineaux urbains et ruraux. Nous avons notamment démontré que les tiques étaient moins présentes en milieu urbain et que le paludisme aviaire n’était pas spécifiquement associé à la ville

Décrire la contamination des espèces en milieux urbains par différents polluants (pesticides, métaux lourds). Nous avons pu montrer que la contamination par les métaux lourds pouvait atteindre des niveaux non négligeables, même dans des villes de taille moyenne

En utilisant des marqueurs morphologiques et physiologiques, nous avons également pu évaluer les conséquences de l’urbanisation sur les moineaux et les mésanges, et ainsi, mieux comprendre les perturbations physiologiques associées à un mode de vie urbain. Nous avons ainsi pu :

Mettre en évidence que les moineaux urbains souffraient très certainement de contraintes nutritionnelles importantes (taille réduite et plumage de mauvaise qualité en milieu urbain, et de niveaux d’hormones de stress élevés. Ces résultats sont particulièrement apparents chez les jeunes moineaux, démontrant que les contraintes sont accentuées lors du développement.

En étudiant une autre espèce urbaine, nous avons également pu généraliser ces resultats en montrant que le milieu urbain était associé à des contraintes nutritionnelles (caroténoides, un antioxydant) lors du développement

Obtenir des résultats suggérant que la nourriture urbaine est inadaptée au bon développement des jeunes moineaux urbains

Enfin, nous avons utilisé des approches expérimentales pour évaluer l’impact de contraintes urbaines spécifiques sur les oiseaux. Nous avons ainsi pu montrer que :

Le bruit urbain induisait un vieillissement accéléré des moineaux domestiques et modifiait de manière subtile le fonctionnement physiologiques des organismes, notamment leur métabolisme

La pollution lumineuse induisait également un stress physiologique important aux poussins en cours de développement

Le bruit urbain et la pollution lumineuse pouvaient affecter le comportement des individus, et notamment leur vigilance et leurs rythmes d’activité

Le manque de cavités en milieu urbain ne semble pas être responsable du déclin des populations de moineaux domestiques en ville