Test d’une balise microsonar sur des manchots royaux en captivité au Marineland d’Antibes

Dans le cadre de la thèse de Mathilde Chevallay, qui consiste à étudier les tactiques de chasse des prédateurs plongeurs des Iles Kerguelen (otaries à fourrure, manchots royaux et éléphants de mer), Charly Bost, directeur du laboratoire, Mathilde Chevallay et Yann Méheust, doctorants, se sont rendus au Marineland d’Antibes afin de tester une nouvelle balise, le microsonar, avant la saison de terrain cet hiver. Cette balise, développée par les chercheurs de l’université de St Andrews en Ecosse et d’Aarhus au Danemark, en collaboration avec le CEBC, combine un capteur GPS, un capteur de profondeur, des capteurs de mouvement avec un sonar miniature, permettant d’étudier à la fois le comportement de chasse des grands prédateurs marins mais aussi les caractéristiques et le comportement de leurs proies, qui sont pour le moment très peu étudiées. Développée en 2017, cette balise a depuis été déployée sur des éléphants de mer et sera pour la première fois déployée sur des otaries à fourrure et des manchots royaux en hiver 2022-2023 dans le cadre de la thèse de Mathilde. Une des contraintes de cette balise est que rien ne doit passer devant afin de ne pas bloquer le signal acoustique. Chez les pinnipèdes, la balise peut être attachée sur la tête, évitant ainsi ce problème, mais sur les manchots, les balises sont généralement déployées sur le dos afin de limiter l’impact sur l’hydrodynamisme. Ainsi, l’objectif de cette visite au Marineland était de tester sur les manchots royaux en captivité la position idéale de la balise pour optimiser la collecte des données tout en limitant l’impact sur l’animal. Pendant cette visite, trois manchots ont été équipés, chacun avec la balise placée différemment, et ont été laissé libres dans le bassin pendant 1h afin d’enregistrer les comportements habituels des animaux.  Les tests ont été concluants et ont permis d’optimiser le protocole de déploiement de la balise en vue de la saison de terrain cet hiver. Les données récoltées pendant cette saison de terrain sont inédites et permettront de mieux comprendre les processus de sélection des proies et les interactions proies-prédateurs chez ces espèces de prédateurs clés de l’océan Austral. Les résultats obtenus au cours de ce projet sont essentiels pour mieux anticiper les effets des conditions environnementales et du changement climatique sur les populations de prédateurs et de proies.