Paysages énergétiques du manchot Adélie en lien avec la variabilité environnementale
Le réchauffement planétaire actuel a des conséquences particulièrement importantes dans les régions polaires qui sont des écosystèmes clé dans la régulation du climat, via la fonte des glaces par exemple. En Antarctique, la glace de mer joue un rôle clé dans le maintien de la biodiversité. Elle représente un substrat permettant le développement de communautés microbienne (à la base des cycles élémentaires ; du recyclage de la matière organique et des nutriments inorganiques). Au sommet de la chaîne trophique, la glace de mer est également vitale à certaines espèces de prédateurs supérieurs (ou « sea-ice obligate »). Ainsi, l’étude des prédateurs marins aux sommets des chaînes trophiques offre un outil puissant pour étudier facilement les écosystèmes dépendant de la glace de mer.
En effet, si ces espèces se reproduisent à terre pour la plupart – les rendant facilement accessibles – toutes se nourrissent en mer. Leur statut dépend donc fortement de la qualité, distribution et quantité des ressources marines. Dans ce cadre, le développement des techniques de bio-logging depuis les années 1990 a révolutionné le suivi des prédateurs marins. Ces enregistreurs ont permis récemment d’appréhender un des paramètres majeurs en écologie spatiale : la balance énergétique d’un individu (énergie gagnée vs. dépensée). Les quantités de données générées par ces appareils, combinées au développement de nouveaux outils d’analyse comme le machine learning ou les Individual Based Models (IBM), permettent aujourd’hui de comprendre comment et pourquoi des individus se déplacent.
L’objectif de ma thèse sera d’étudier l’impact de facteurs extrinsèques (e.g. étendu de la glace de mer) et intrinsèque (condition individuelle) sur les mouvements d’approvisionnement, et en particulier la balance énergétique, des manchots Adélie (Pygoscelis adeliae) lors de la saison de reproduction en s’appuyant sur des suivis de population au long-terme effectués sur l’île des Pétrels en Antarctique.
Encadrants : Yan Ropert Coudert et Frédéric Angelier
Doctorant dans l’équipe prédateur marins (2022-2025)
benjamin.dupuis »at »cebc.cnrs.fr
